
Depuis quelques années, l’effet passerelle entre la cigarette électronique et la consommation de tabac est un sujet à polémique qui fait couler beaucoup d’encre.
Comme nous allons le voir dans cet article, au fil des ans des études ont fleuri prouvant l’effet passerelle ou au contraire le réfutant.
Ainsi en 2016, le cardiologue grec Konstantinos Farsalinos a fait une étude portant sur 7 124 vapoteurs malaisiens tendant à démontrer qu’il n’y avait pas d’effet passerelle de la cigarette électronique vers la cigarette traditionnelle. En effet seulement 67 des 7124 personnes interrogées ont déclaré qu’elles n’avaient jamais consommé de tabac avant de vapoter (sans qu’on sache malheureusement si certaines sont ensuite passées à un produit du tabac et combien) alors que 7057 utilisaient la cigarette électronique pour se défaire du tabac.
En 2019, le CDC (Centers for Disease Control and Prevention : Centres pour le contrôle et la prévention des maladies forment ensemble la principale agence fédérale des États-Unis en matière de protection de la santé publique) publie un rapport dans lequel l’organisme s’inquiète d’une part d’une augmentation du vapotage chez les jeunes, et d’autre part indique que le tabagisme reste stable. L’augmentation du vapotage aurait dû provoquer une augmentation du tabagisme. Or cela ne s’est pas produit. Ce qui démontre qu’il n’y a pas d’effet passerelle.
En 2020, une étude, publiée dans la revue Pediatrics, et ayant porté sur 8 500 adolescents américains, âgés de 12 à 17 ans, qui n’avaient jamais fumé, démontre que 17% des utilisateurs d’e-cigarettes, contre 10% des non-utilisateurs d’e-cigarettes, ont ensuite commencé à fumer la cigarette traditionnelle à base de tabac.
En 2020, en France, une étude de l’INSERM effectuée auprès de 44 000 jeunes démontre que l’expérimentation de la cigarette électronique en premier (par opposition à l’expérimentation du tabac en premier) engendrerait une diminution du risque de tabagisme quotidien à l’âge de 17-18,5 ans. En effet 81 % des adolescents ayant expérimenté la cigarette électronique en premier n’étaient pas des fumeurs quotidiens à 18 ans alors que seulement 54 % des adolescents ayant expérimenté la cigarette traditionnelle en premier n’étaient pas des fumeurs quotidiens à 18 ans.
Devant des résultats si contradictoires, la vérité est qu’il est probable que n’ayons pas encore assez de recul. Nous sommes au début d’une nouvelle tendance et il est encore difficile d’avoir des chiffres clairs.